Jean-Victor Fusinaz et sa femme Marie-Reine Perrod décident, le 3 février 1885, de vendre l'alpage de Champterré à Rhêmes-Notre-Dame, situé sur une crête appelée "tzanté" au-dessus des pâturages du Thumel.
Ce lieu est entaché de plusieurs légendes qui éloignent tous les potentiels locataires, des récits évoquant une manifestation maléfique :
IDans une version, l'esprit est celui d'une petite fille née avec une déformation à une jambe, qui un jour perd l'équilibre et tombe du précipice adjacent à l'alpage. Il suo corps n'est jamais retrouvé, mais depuis ce moment-là, on entend la nuit son chant "tzante" et son rire "ri" sur les toits de l'étable, où les vaches sont retrouvées avec les queues nouées et les cornes coincées.
Dans une autre version, l'esprit maléfique prend la forme d'une femme charmante. On dit que à Fos, le village au-dessus de Champterré, vivent les filles les plus belles de la vallée de Rhêmes. Les jeunes des autres villages, dans leur tentative de les rejoindre, empruntent le sentier qui passe près de Champterré. Le long du chemin, parfois ils rencontrent une femme très belle et séduisante, qui se révèle être la Bécha de Tsanterré se transformant en une grosse vache noire qui les effraie et les fait fuir.
Cette entité fait perdre le lait aux vaches, leur noue les queues, vole des objets et effraie les gens, rendant le lieu indésirable pour les éleveurs.
Jean-Victor et Marie-Reine décident donc de vendre et le seul acheteur qui se présente est le riche Joseph-Auguste-Melquir Duc, connu localement sous le nom de Monseigneur Duc et évêque du diocèse d'Aoste.
Grâce aux récits de la Bécha, peut-être orchestrés et largement diffusés, l'évêque acquiert la propriété pour un peu plus de 6000 lires, à un prix dérisoire. Cela se compose de deux alpages, l'un appelé Champterré dessus et l'autre Champterré dessous.
Victor s'engage également à rembourser l'hypothèque sur le bien à son nom et à celui de son frère Joseph-Séraphin.
On raconte que grâce à des exorcismes, l'évêque parvient à éloigner l'esprit maléfique de ses propriétés, les rendant ainsi de nouveau précieuses.
Le 22 janvier 1908, le chevalier Louis-Léon Lanier achète l'alpage à Monseigneur Duc pour 24 000 lires, soit trois fois le prix payé par l'évêque vingt-trois ans plus tôt.
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